L’agriculture a besoin d’eau, c’est indiscutable. Pas d’eau, pas de production ! Selon le ministère de la Transition écologique, elle est d’ailleurs la première activité consommatrice d’eau en France, qui est aussi le premier pays agricole européen. Or, suite au manque de précipitations de l’hiver 2023, un risque de sècheresse estivale s’annonce dans de nombreux départements. Myrtille de Sologne vous explique les solutions mises en place dans ses vergers pour concilier culture de myrtille et économies d’eau.
Printemps 2023. Malgré les précipitations qui se sont abattues sur le pays, les nappes phréatiques présentent un niveau inférieur à la normale. La raison ? Les pluies hivernales remplissent les nappes alors que les pluies de printemps sont en partie absorbées par la végétation qui redémarre. « Les prévisions pour l’été 2023 se révèlent assez pessimistes, avec un risque de sécheresse fort à très fort sur une majorité des nappes », précise le Bureau de recherches géologiques et minières2. « Les nappes ont connu un étiage sévère en octobre-novembre 2022 et la recharge de l’automne et de l’hiver 2022-2023 a été déficitaire. »
Chez Myrtille de Sologne, nous avons une grande expérience de la gestion de l’eau. D’une part parce que nous travaillons dans l’agriculture depuis plus de 30 ans ; d’autre part parce que nous avons géré des exploitations dans des zones arides, où chaque goutte d’eau compte.
Dès le lancement de notre exploitation de myrtilles en 2019, nous avons anticipé la question du manque d’eau. Les solutions que nous avons mises en place relèvent à la fois de nos méthodes de culture (agroécologie) et des installations techniques.
Nous vous expliquons les solutions mises en oeuvre sur nos exploitations pour parvenir à concilier culture de myrtille et économies d’eau.
Notre système d’arrosage s’appuie sur une installation en goutte-à-goutte localisé. Il permet une irrigation lente, efficiente et controlée, ce qui évite les déperditions d’eau par ruissellement. La lenteur de ce système optimise la capacité de diffusion de l’eau par capillarité dans les zones de captage racinaire.
La toile de paillage est également un moyen de concilier culture de myrtille et économies d’eau. Elle permet en effet de limiter l’arrosage en diminuant l’évaporation de l’eau. Comme elle est opaque, elle empêche également les mauvaises herbes de se développer.
Par ailleurs, nous n’employons pas d’intrant phytosanitaire de synthèse sur nos cultures. Les seuls produits employés sur nos myrtilliers sont utilisés en agriculture biologique. C’est pourquoi nous pouvons garantir des fruits sans résidu de pesticides.
Nous pratiquons une agriculture durable et productive à travers une relation harmonieuse avec la nature. Comment ? En prenant soin du sol et des micro-organismes qui l’habitent, et en veillant à la bonne santé des plantes et à leur équilibre.
Nos méthodes de travail en agroécologie, permettent au sol d’améliorer sa capacité à retenir l’eau. En effet, un sol riche en matières organiques fonctionne un peu comme une éponge : « [Il] favorise la présence d’organismes nombreux et variés, et donc la biodiversité », explique l’Ademe3. « [les matières organiques] accroissent également la stabilité du sol et jouent le rôle d’éponge pour retenir l’eau et de nombreux éléments nutritifs, essentiels aux plantes. »
Toutes les zones situées entre les rangs de myrtilliers sont plantées de gazon. Cela limite les ruissellements et l’érosion des sols, et permet à l’eau de s’infiltrer profondément. Par ailleurs, le gazon empêche la prolifération de mauvaises herbes (en occupant l’espace) et maintient une bonne hygrométrie de surface. Pas négligeable en période caniculaire ! Il favorise également la biodiversité en hébergeant de nombreux insectes.
En 2022, année de sècheresse, nous avons consommé 150 mm d’eau par hectare, à mettre en regard des 700 mm de pluviométrie annuelle moyenne dans notre zone de production4.
1. L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau avec 57 % du total, devant l’eau potable (26 %), le refroidissement des centrales électriques (12 %) et les usages industriels (5 %). https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
2. Service géologique national français : https://www.brgm.fr/fr
4. Source Météo France : https://doc.pilote41.fr/fournisseurs/observatoire/etudes/obsbiodivcc41/doc/Observatoire_41_VF2.pdf
▲
Laisser un commentaire